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Oui, il fait bon être bonne élève. Et oui, on nous a rabâché toute notre enfance. Toutes nos études (et en fait un peu tout le temps).
Qu'il fallait être sérieuse et appliquée. Et qu'être une bonne élève c'était être quelqu'un de bien...
Certes. Mais cette vision un peu simpliste de la vie peut aussi nous la pourrir et à commencer par nos pratiques sportives.
Je vous explique donc d'où ça vient, qu'est ce que ça implique et surtout comment s'en défaire, tranquillou.
Au programme de la chronique
1) C'est quoi encore que ce syndrome de "bonne élève"? (2"13)
2) En quoi ce syndrome nous pourrit la vie et nos pratiques sportive ? (6"47)
Mieux vaut fait que par-fait (8"13)
Les profs ne sont pas des juges (10"00)
Ne pas se laisser avoir par sa timidité (13"16)
Sur-intellectualiser nous prive d'une forme d'apprentissage (16"12)
Tout faire soi-même, c'est une illusion... pas gagnante ! (17"50)
3) Comment travailler dessus et avancer avec ? (22"34)
Faire preuve d'indulgence (22"42)
Accepter la répétition (24")
Respirer et prendre du recul (24"47)
Faire confiance au prof (25"44)
Accepter les erreurs (26"30)
C'est en faisant qu'on apprend (27"16)
On n'est pas "bonne" ou "mauvaise" (27"45)
C'est quoi encore ce syndrome ?
Rien de scientifique pour l'instant mais du sérieux
Voilà un article qui vous explique ça super bien et qui vous l'illustre de manière décalée.
En gros le syndrome de la bonne élève, c'est le moment où le fait de vouloir trop bien faire commence à nous pourrir la vie et nous provoque ces symptômes un peu pénibles : besoin de reconnaissance (qui n'arrive souvent pas et qui vient du système de notation scolaire), anxiété d'avoir la sensation de n'en faire jamais assez ou jamais assez bien, surcharge mentale, sentiment d'injustice face à d'autres comportements qui réussissent en étant moins dans les clous...
C'est une voie toute tracée vers un éventuel burn out ou en tous cas de gros ras-le-bol ! Et qu'on ne comprend pas vraiment, puisqu'on essaye simplement de faire les choses bien ?!?!
Pourquoi c'est au féminin ?!
Arf malheureusement, c'est une histoire de statistiques. Les femmes sont -de fait- beaucoup plus touchées par le syndrome.
D'ailleurs, les filles sont bonnes élèves, studieuses et ont de meilleures notes et les hommes sont à de meilleurs postes au travail. Injustice, machisme, plafond de verre ?! (l'article illustre à nouveau ça super bien !)
Oui, sûrement un peu, mais pas que ! Le syndrome de la bonne élève y est à mon avis aussi pour quelque chose. On apprend aux filles à être sages, polies, bien élevées, bonnes élèves, discrètes et elles sont donc beaucoup plus sujettes à ce syndrome. C'est aussi très lié au fait de se prendre pour WonderWoman, de vouloir tout faire en même temps, de ne pas savoir déléguer, etc, etc. Loin de moi l'idée de rajouter encore une fois une couche de responsabilité sur les femmes !!
Simplement, une nouvelle explication pour aussi une nouvelle clef pour se détacher
Nous avons tous besoin d’erreurs, ou plutôt, du courage de faire des erreurs. Après tout, c’est après de nombreuses erreurs que nous arrivons à trouver les meilleures solutions
Natalia Vodianova,
En quoi ce syndrome nous pourrit la vie et nos pratiques sportives ?
Mieux vaut fait que par-fait
La bonne élève fait les choses bien, c'est un fait. Elle les fait bien et parfaitement.
Certes. Mais ça, si ça marche à l'école, ça marche beaucoup moins dans la vie, et c'est encore pire dans la pratique sportive et en danse où le corps est impliqué. Le mieux est l'ennemi du bien et la perfection est souvent, souvent, un frein à l'action et à l'apprentissage.
Pour avancer et apprendre, il est ESSENTIEL d'apprendre à faire de l'imparfait et du moche. Plus vite on sera dans l'action, dans la réalisation, plus vite on pourra avancer et donc apprendre. Et c'est encore plus prégnant dans les pratiques corporelles. Le corps est comme la tête, il a besoin de s'exercer pour apprendre donc faites, danser, testez, trompez-vous.
Et même, comme on me l'a dit il y a peu : trompez-vous autant que vous pouvez, c'est comme ça que vous apprendrez !
Les profs ne sont pas des juges
Le problème de la bonne élève c'est qu'elle interprète les retours de profs comme des jugements, comme autant de choses qu'elle aurait pu (du?) faire mieux et donc comme un échec.
Mais non.
Que serait un prof qui n'aurait rien à dire ? Un animateur qui n'a rien à apprendre. Et donc pas un prof
Un bon prof (une bonne prof même) propose des exercices adaptés pour vous permettre d'apprendre. Il vous propose donc justement de la matière sur laquelle il a des choses à dire, à vous apprendre. C'est autant de clefs qu'il vous offre.
Prenez donc ces clefs et arrêtez de vous justifier.
Le prof savait très bien que vous ne feriez pas tout bien tout de suite et c'est très bien comme ça.
En plus, vous n'êtes ni au boulot ni en audition donc promis, vous ne jouez ni votre place ni votre salaire. C'est donc l'endroit idéal pour apprendre à entendre différemment ce genre de retours !
Ne pas se laisser avoir par sa timidité
Le problème de la timidité, c'est qu'elle nous empêche d'apprendre et de passer un bon moment. C'est normal et c'est ok d'être timide mais parfois ça n'a pas de raison d'être (bon ok, souvent mais c'est plus facile à dire qu'à faire).
En l'occurrence, dans la pratique sportive on a vite tendance du coup à se comparer aux autres et à regarder ce qui nous arrange d'ailleurs (ou pas) chez les autres. Oui, elles ont l'air plus à l'aise que vous, oui elles ont peut-être mieux mémorisé la choré. Et alors ?! Chacun•e son rythme et (cf point n1), mieux vaut fait que parfait.
Et méfiez-vous des apparences. Les plus sereines ne le sont pas forcément et en plus, tant mieux si elles sont sereines. Inspirez-vous en au lieu d'en profiter pour vous juger !
Alors on arrête d'avoir peur de mal faire et de faire moche (cf point n1 aussi héhé), on se lance, on ose.
On est élève comme les autres, on a notre place, alors on en profite ! Courage !
Sur-intellectualiser nous prive d'une forme d'apprentissage
Oui, c'est bien d'analyser, de comprendre et de décortiquer. Moi-même j'adore ça !
Mais autant pour être théoricien de la danse ou du basket, oui, il faut intellectualiser, comprendre, etc.
Mais pour danser ou faire du basket... Il faut... danser ou faire du basket, il n'y a pas de miracle. Alors oui, la théorie peut aider. Mais il faut laisser le corps apprendre, trouver ses chemins, même quand la tête ne comprend pas tout. Lâchez cette tête qui en a déjà bien trop plein à retenir et à organiser et passez le relais au corps.
Pour cela, laissez le ou la prof se charger du pourquoi du comment (cf point n2, il sait ce qu'il fait) et laissez-vous émerveillée par le faire. Parfois, tout décortiquer ne vous aidera pas du tout car ça vous emmènera dans une pratique beaucoup trop mental et vous coupera de tous les ressentis corporels qu'on cherche dans la pratique et du bien-être que ça procure. Ça serait dommage, non ?
Tout faire soi-même est une illusion... Pas gagnante !
La bonne élève veut savoir tout faire, veut apprendre et se sent toujours capable de plus.
C'est bien, c'est chouette, c'est ça aussi qui vous aide à aller plus loin, à être fiable et à faire plein de trucs.
Mais ! C'est aussi ça qui vous surcharge, qui vous sur responsabilise et qui vous encombre. Mais aussi, cela vous empêche de vous poser des questions essentielles : qui suis-je, moi ? Qu'est ce que j'aime faire ? Où sont mes points forts sur lesquels m'appuyer ? Où sont mes faiblesses pour lesquelles je vais m'entourer ?
Se poser ces questions, c'est essentiel pour décider où et comment on met son énergie et donc gagner en efficacité et en sérénité. C'est plus que ok d'avoir des faiblesses, d'avoir des choses qu'on ne veut pas maitriser. C'est plus que ok de demander de l'aide. Et c'est plus que ok d'avoir, ce que Sophie Guin appelle, une "zone de génie", des forces à assumer et sur lesquelles s'appuyer.
En danse ou en sport c'est pareil. Si vous sentez à l'aise en mémorisation, allez-y à fond, assumez et lancez-vous, prenez de la place dans ce domaine et n'hésitez pas, vous progresserez d'autant.
Vous êtes moins à l'aise en improvisation ? Alors demandez de l'aide. Demandez un coup de main à la prof, regardez ce que les autres fond, non pour vous comparer mais pour vous appuyer et soyez ok avec le fait que ce n'est ps votre point fort. Vous serez d'autant plus à l'aise de ne pas être hyper forte et vous laisserez la place à l'apprentissage, à la progression, vous diminuerez la pression. Pour un "simple" cours de sport, c'est quand même pas mal, non ?
Comment travailler dessus et avancer avec ?
L'indulgence
Pas après pas !
La bonne élève a une facheuse tendance à être sérieuse et intransigeante. C'est bien mais un peu d'autoindulgence fait beaucoup de bien ! Y compris pour se débarrasser de ce syndrome. Pas la peine de vous flageller si vous vous reconnaissez dans cet article, ni de vous sentir bête ou de trouver tous ces conseils bâteau et de vous en vouloir si vous ne les appliquez pas tout de suite.
Le changement et l'apprentissage demandent du temps, des erreurs, des déclics, des retours en arrière et l'indulgence.
Alors on y va tranquille et on accepte déjà d'être cette bonne élève sans vouloir tout changer. Il y a plein de bons côtés à être une bonne élève aussi, et notamment pour apprendre, donc on ne jette pas tout en s'autocritiquant.
La répétition
Les choses mettent du temps à rentrer... Et de la répétition !
Alors répétez.
Relisez l'article, allez en voir d'autres, regardez la vidéo.
Mettez en application une fois un conseil qui vous a parlé puis répétez l'action autant de fois que vous le voulez.
Le cerveau et le corps ont besoin de répétition pour changer des schémas et ça ne se fait pas en une fois.
Respirer et prendre du recul
Ceci est un conseil valable pour tout le temps dans la vie mais tellement plus facile à mettre en œuvre dans sa pratique sportive ! Ce n'est "jamais qu'un cours de danse".
Alors on respire, on se détend, on prend du recul et on relativise.
Je ne le répèterai jamais assez, comme je le répète à mes élèves, un cours de sport de loisirs n'est pas une audition ni une compétition ! C'est un moment pour vous. Il n'y a donc aucun enjeu à plaire à la prof (d'ailleurs elle n'est pas là pour se faire des amies non plus), à tout réussir plus vite ou mieux que les autres.
Faire confiance au prof
Si vous ne vous faites pas trop confiance, et si, à la place, vous essayiez de faire confiance à la prof ?
Vous savez cette prof en qui vous aviez assez confiance pour lui payer des cours ?!
Et bien si on regarde les choses d'une autre perspective, elle a décidé de vous accepter en cours, donc elle a décidé de vous aviez une place. Donc faites-lui confiance. Si vous n'aviez pas le niveau, elle ne vous aurait pas accepter, c'est tout!
Lire les Chroniques de danse liées
Chronique 36 : " La leçon la plus important que j'ai apprise dans la pratique de la danse (et de la vie) "
Chronique 41 : " 5 outils pour mémoriser des chorégraphies"
Accepter les erreurs
C'est chouette les erreurs !
Les plus grandes inventions scientifiques viennent des erreurs. Oui, c'est un peu cliché, mais n'empêche que c'est bien vrai ! Et les erreurs en disent beaucoup sur notre corps et sa manière de fonctionner. Elles sont donc des clefs de compréhension. Pour vous et pour les profs.
Donc trompez-vous, vous n'en apprendrez que d'autant plus et dans le plaisir et sans pression ! Et de manière beaucoup plus durable. En faisant une erreur qu'on corrige, on intègre encore mieux ce qu'on apprend, c'est incorporé, digéré.
C'est en faisant qu'on apprend
Un enfant n'apprend pas à marcher en faisant une thèse sur la marche mais bien en marchant.
À nouveau, c'est peut-être un exemple un peu "galvaudé" mais si vrai.
Donc faites, dansez, et découvrez comment vous faites, comment votre corps réagit ! Faites des erreurs pour montrer à la prof aussi comment d'autres peuvent prendre en main sa proposition, ce sont aussi autant de manière de varier une entrée, un mouvement, une chorégraphie. Elles ne seront sûrement pas retenues car le ou la prof a envie de vous amenez quelque part mais ça ne dévalorise pas pour autant votre "erreur".
On n'est pas "bonne" ou "mauvaise"
Last but not least !
Je suis convaincue qu'on n'est pas "bonne" ou "mauvaise" dans une discipline. On a des habitudes, un corps formé ou pas, une appétence, une envie de se former, des choses qui nous parlent plus ou moins.
Mais si vous avez envie de faire quelque chose, de la danse, du sport ou du piano, allez-y .
Vous mettrez peut-être un peu plus de temps à intégrer les schémas et les coordinations de la danse si vous avez 40 ans sans aucune pratique sportive dans les pattes et que vous vous lancez, mais et alors ?
Pour conclure
Sortir de ce syndrome de la bonne élève, pour moi, c'est aussi proposer un autre rapport au monde, une autre manière d'accepter pleinement qu'il y a autant de personnalités que d'être humains, de valoriser les différentes formes d'apprentissage et de s'ouvrir ainsi plein de portes chacune très riche, vous verrez.
En danse contemporaine, en plus, vouloir trop bien faire nous enferme parfois dans un schéma corporel, dans un tonus très particulier qui nous prive des autres possibilités du corps d'élan, de lâcher prise, de détente musculaire.
C'est donc ok d'être une bonne élève et d'avoir ce syndrome. si vous avez envie de vous en débarrasser un peu, allez-y, vous risquez de découvrir un monde plein de douceur. C'est un monde quand même dynamique, pétillant et sérieux, mais un poil plus riche et plus subtil, plus nuancé, plus varié.
Alors je vous souhaite un bon voyage !
Envie de tester un cours de danse tranquillou ?