Deprecated: trim(): Passing null to parameter #1 ($string) of type string is deprecated in /home/hdcu1616/marjorielempereur-danse.com/wp-includes/link-template.php on line 3933
Deprecated: trim(): Passing null to parameter #1 ($string) of type string is deprecated in /home/hdcu1616/marjorielempereur-danse.com/wp-includes/link-template.php on line 3933
Le module de danse d'avril vient de se terminer.
Retour en vidéo sur cette semaine riche en danse, en rires et en partages.
J'en profite pour vous partager 10 exercices, issus de ce module, pour vous montrer ce qu'on apprend en danse contemporaine.
Arriverez-vous, en regardant cette vidéo, à distinguer 10 choses sur lesquelles ont travaillé les élèves à travers cette chorégraphie ?
Au programme de la chronique
2. Le moelleux et la tendresse des articulations
4. La différence entre mobilité et support d'une partie du corps
5. Les différents moteurs du mouvement
6. Les variations de tonus et de respiration
7. Les différentes hauteurs et leurs enjeux d'équilibre
8. La latéralité droite-gauche
1. La musicalité
De quoi il s'agit ?
C'est sûrement le plus évident au visionnage de cette vidéo.
Il faut dire que j'ai choisi une musique particulièrement portante, évocatrice. C'est la musique d'Hofesh Schechter, musicien mais aussi danseur et chorégraphie mis à l'honneur dans le très beau film En Corps.
Travailler la musicalité, c'est très vaste, ça englobe plein de choses : le rythme, la durée des mouvements, le fait d'être à l'unisson, trouver des repères musicaux... Mais c'est aussi la capacité à rester à l'écoute de la musique, même quand on est concentrée sur sa chorégraphie. C'est réussir à sentir avec son corps, à ressentir la musique, même en dansant des pas précis. Ça demande évidemment du lâcher prise et de l'entraînement pour laisser ce fichu mental qui nous rattrape toujours !
Le mini exercice
Pour travailler cela, je vous invite à choisir une musique, de préférence pas une musique trop "commerciale" ou dancefloor.
Je n'ai rien contre ces musiques, au contraire, mais elles ne prêtent pas très bien à l'exercice.
Si vous cherchez des idées, j'ai une playlist d'inspiration pour vous ou la bibliothèque musicale des cours de danse. Les deux sont à votre disposition sur Spotify.
Prenez le temps de l'écouter et de sentir ce qu'elle vous donne envie de faire comme mouvements, sans les faire vraiment.
Puis réécoutez-là et cette fois dansez. Soyez attentive, corporellement à toute la variété de la musique : l'ambiance, le rythme, sa dynamique, son caractère, l'émotion qu'elle peut susciter chez vous, les repères que vous y trouver, les accents. Et transcrivez-les dans le corps à votre façon. Vous allez voir, c'est hyper riche !
2. Le moelleux et la tendresse des articulations
De quoi il s'agit ?
Quelle bizarrerie que de parler de tendresse des articulations ?!
Et pourtant ! Elles sont des vecteurs de force et de mobilité à travers le corps et on a tendance à hautement les malmener en les verrouillant en permanence : jambes tendues-verrouillées, coudes poussés en avant pour tendre les bras... Seulement, dans ce fonctionnement, impossible pour elles de transmettre quelconque force ou information. Il peut être utile de verrouiller des articulations dans des cas très précis pour avoir plus de force, mais ce n'est pas du tout bon pour le mouvement.
Dans mes cours de danse, on travaille donc beaucoup à trouver de la mobilité sans verrouiller. On cherche donc une mobilité plus fine, plus subtile, plus à l'écoute de ces forces et des élans. Ce n'est pas toujours évident à trouver, comme tout ce qui est fin par définition et ça peut prendre du temps, mais ça donne une beaucoup plus grand élasticité, une mobilité plus gracieuse et puis surtout, c'est vraiment très sain pour les articulations et pour le corps.
Au passage, on travaille aussi la tendresse pour soi, l'air de rien. S'autoriser à être plus douce avec son corps, moins tranchée. Ça, ça fait beaucoup de bien aussi !
Le mini exercice
Debout sur vos deux jambes, vous pouvez l'expérimenter très simplement.
Pliez et cherchez le moelleux de vos articulations : cheville, genou, hanches. Trouvez cette sensation de rebond, d'accueil de votre poids, de repoussé du sol. Sans force, sans appuyer comme une barbare mais juste la douceur et le moelleux du rebond. Puis, venez chercher à allonger vos jambes sans verrouiller les genoux, sans les pousser vers l'arrière, ni les genoux, ni le bassin. Percevez cette sensation de verticalité, la gravité qui va du bassin (enfin de la tête en vrai mais bon) aux pieds en passant par les cuisses, les genoux, la cheville puis tout le pieds, et sa force opposée qui remonte en sens inverse.
Vous voilà dans une position immobile qui vit et qui est très riche !
3. Les repères dans l'espace
De quoi il s'agit ?
Dans cette chorégraphie, on a beaucoup travaillé ce sujet et je dois dire que j'adore cette notion. Vous l'avez peut-être vu : dessiner un cercle, se placer aux coins de la salle l'air de rien, de déplacer en arc de cercle, se placer en cercle tous ensemble, repartir en ligne droite.
L'espace c'est rigolo parce que c'est un sujet abstrait. Du coup, vu qu'il n'y a pas grand chose de concret à quoi s'accrocher, le cerveau nous donne l'impression que ça devrait être un sujet facile. Alors, quand on n'y arrive pas, c'est lui nous donne cette impression de "non mais je suis vraiment nulle de ne pas arriver à dessiner un cercle"... Fichu cerveau !
Et pourtant, c'est un sujet plus complexe qu'il n'y paraît car justement, c'est une histoire de perceptions et qu'en plus, on le travaille peu. C'est dommage parce que ça nous donne des repères, ça nous aide à nous diriger, à nous orienter.
Le mini exercice
Je vous invite simplement, sur une musique du type balade, à marcher en vous concentrant sur vos trajets. Marcher en ligne droite, faire un cercle, des tourbillons, des zig-zags. Peu à peu, regardez, observez comme les sensations sont différentes, comme le corps se place différemment dans l'un ou l'autre. Et tout du long, regardez devant vous, en l'air... Mais évitez de regarder vos pieds !
En danse contemporaine, le seul mouvement moche, c'est celui qui n'est pas assumé
Moi-même, Marjorie 🙂
4. La différence entre mobilité et support d'une partie du corps
De quoi il s'agit ?
Mon titre flou et abstrait ne vous a peut-être pas bien éclairé !
En fait, les parties de nos corps (les jambes, le dos, les bras) sont articulées. Et du coup, il y a toujours deux manières (et plus) de les mobiliser. Soit en les articulant et en cherchant à leur donner de la mobilité, c'est le cas quand on déroule un dos, quand on fait des rotations avec son bras ou quand on plie les jambes. Soit, et on y pense peu, en "support", en soutien. Je peux par exemple m'appuyer sur mon dos pour articuler mes bras. La différence c'est que du coup, je ne vais pas chercher à le rendre mobile, au contraire, je l'allonge, du bassin à la tête pour trouver un appui pour... par exemple, lever les jambes ou ouvrir les bras.
C'est une vraie clef pour comprendre la différence entre deux mouvements. Ça explique aussi pourquoi à la fois
il est inutile de vouloir avoir le dos droit tout le temps à tout prix et en même temps c'est la raison pour laquelle bien des gens s'y accrochent à ce dos droit. Car oui, ça peut être d'une grande aide pour certains mouvements. Mais que certains. Et le dos n'est pas simplement droit, figé, il est soutien, support, appui. C'est donc un dos actif qu'on veut ressentir, long, large, présent.
Le mini exercice
C'est à vous ! Prenez une musique douce. Et explorez la différence entre les deux. Un dos mobile ou un dos support. Un bras mobile, articulé ou un bras long qui déplace des tonnes de nuage d'air ?
Vous allez voir, c'est riche, subtil, pas évident. Ça demande de le faire plusieurs fois mais c'est très agréable. Et rappelez-vous, le plus important, ce n'est pas le résultat mais bien le chemin, la recherche, l'exploration.
5. Les différents moteurs du mouvement
De quoi il s'agit ?
C'est assez simple.
Le moteur du mouvement, c'est comme le moteur d'une voiture. C'est ce qui déclenche le mouvement, ce qui lui permet d'avancer, de se dérouler, d'avoir lieu quoi. Comprendre quel est le moteur du mouvement qu'on veut réaliser c'est une clef d'analyse très utile pour mieux comprendre ce qu'on veut ressentir dans le corps. Ça permet de trouver les bons élans et de développer et d'enrichir sa motricité. Avoir le bon point de départ, c'est toujours mieux quoi, c'est comme bien démarrer sa journée ou passer sa journée à rattraper un mauvais démarrage. Dans les cours de danse contemporaine, un des objectifs étant d'enrichir le vocabulaire des élèves, je travaille à varier les moteurs du mouvement.
Le mini exercice
C'est très facile à appréhender soi-même.
Debout, assis, comme vous voulez, commencez par faire l'inventaire des parties du corps. Tête, oreille, genou, épaule, doigt, main, pied, hanche, poignet sourcil... Vous pouvez aller aussi loin que vous le voulez.
Puis mettez une musique pas trop rythmée mais pas trop douce non plus. Et mettez vous en mouvement avec à chaque fois comme moteur une partie du corps différente. Voilà, c'est tout. Pas la peine de chercher à avoir le mouvement le plus ceci ou le plus cela. Explorez. Quelle différence vous ressentez entre un mouvement qui part du coude et un du doigt ? Quels type de mouvements ? Il n'y a même pas besoin de répondre à ces questions avec des mots, le vivre suffit !
6. Les variations de tonus et de respiration
De quoi il s'agit ?
Vous le savez sûrement, les muscles se contractent et se relâchent. Ils peuvent se contracter un peu, beaucoup, par a-coup ou longtemps... Il y a aussi l'inspiration et l'expiration. Bon, on peut tout à fait inspirer en contractant un muscle mais c'est une coordination. On a tendance à se servir de la respiration pour jouer sur les manières d'engager les muscles.
Ces variations de tonus et de respiration, dans le mouvement, sont source de beaucoup de poésie et de ressentis. Seulement, dès qu'on se met à bouger, on a tendance à contracter des muscles, parfois quasiment par réflexe, et à ne pas varier ça du tout. Après tout, "c'est du sport".
En danse, on va jouer avec ces tonus justement, pour la poésie du geste, pour varier l'intensité des mouvements et leur expressivité mais aussi pour aller au mouvement le plus juste, pour gagner en efficacité et en précision. L'objectif c'est d'avoir une mobilité plus fine et de tenir la distance ! Et puis à nouveau, c'est une clef vers d'autres sensations et d'autres manières de bouger.
Le mini exercice
Je vous propose un petit échauffement. Debout, assise ou allongée. Contractez tous les muscles au maximum. Fort fort fort. Puis relâchez et essayez de tout détendre le plus possible.
Maintenant mettez une musique un peu abstraite. Dans un premier temps vous allez bouger, danser, comme si vous flottiez, qu'il n'y avait plus d'apesanteur. Arrêtez la musique. Remettez-là. Et maintenant, imaginez que vous êtes dans de la boue de la tête au pied. L'espace est hyper dense, et il est très difficile de bouger. C'est reparti pour danser (ça réchauffe normalement!). Et maintenant, vous pouvez le faire une troisième fois en essayant de passer de l'un à l'autre. Hyper riche, non ?
7. Les différentes hauteurs et les enjeux d'équilibre
De quoi il s'agit ?
En théorie, c'est assez simple. Soit on est "à hauteur d'homme", sur pieds plats, jambes allongées. Soit on veut être plus bas, sur jambes pliées. Soit on veut être plus haut, sur "relevé", sur "demi-pointe", les talons soulevés quoi.
En soit, rien de neuf sous le soleil. Surtout quand c'est sur place. En pratique et dans le mouvement, c'est assez drôle car on se rend compte que le corps, marqué de son histoire, peut avoir du mal à passer de l'un à l'autre. Il y a des enjeux d'équilibre, de représentation de soi, de transferts d'appui, de présence, parfois des traumas articulaires passés... En danse, on travaille justement à passer de l'un à l'autre, en mouvement et on cherche différentes manières de passer de l'un à l'autre.
C'est la première étape avant de travailler les sauts, ça donne de la richesse à ses mouvements et ça permet de travailler les articulations, ses appuis, son équilibre, son ancrage. Chorégraphiquement, ça donne aussi des choses riches, des jeux de niveau.
Le mini exercice
Commencez par mettre une musique un peu rigolote, et échauffez vous en déroulant les pieds de toutes les manières possibles. Talon, coussinet, orteil. Dans un sens, dans l'autre, en s'enfonçant dans le sol en s'en repoussant...
Maintenant vous pouvez mettre une musique contemporaine un peu bizarre ou une musique classique par exemple. Et vous allez simplement, en étant concentrée sur vos sensations (et pas sur ce à quoi vous croyez ressembler), vous déplacer à différentes hauteurs et de différentes manières. Perchée sur vos orteils, pliées comme pour passer sous quelques chose...
Voilà un excellent travail pour vos chevilles. C'est en plus très drôle. À faire avec des enfants, vous verrez !
Les articles du blog "Se mettre en Mouvement"
49 • " 14 paramètres sur lesquels s'appuyer pour travailler l'interprétation "
47 • "25 raisons pour lesquelles la danse fait tant de bien"
38 • "Conseils et astuces pour des coudes et des genoux sains et efficaces"
35 • "Comment font les danseurs pour lever les jambes"
8. La latéralité droite-gauche
De quoi il s'agit ?
Vaste sujet qui nous enquiquine tous et toutes ! Il faut dire que la droite et la gauche sont des notions complètement cérébrales. En danse, autant on en a beaucoup besoin, autant c'est un sujet qui a tendance à nous sortir du corps et c'est bien dommage.
Personnellement, je n'ai jamais su ma droite et ma gauche. Du coup, j'utilise des repères spatiaux : côté public, d'où je viens vs où je vais... Et je m'aide des élans pour trouver du sens à l'enchainement des mouvements au delà de la droite et de la gauche.
Dans le module d'avril, on a pas mal travaillé la latéralité car les élèves ont du apprendre un bout de chorégraphie en cercle avec un bras à droite. Un sacré moment qui a valu quelques erreurs de temps en temps, mais tant mieux, c'est comme ça qu'on apprend. Au delà de la droite et de la gauche, la latéralité est bien utile. Elle donne un autre axe de mouvement au corps que celui de flexion. C'est le départ des tours, et de beaucoup d'élans. C'est aussi ce qui va amener le travail de la différence entre les mouvements centrés et les mouvements vers l'extérieur, la périphérie.
Le mini exercice
Je vous propose d'inventer un enchaînement de 3 ou 4 coordinations. Et de le transposer de l'autre côté. Pour plus de fun, apprenez le à quelqu'un. Essayez de remplacer droite et gauche par d'autres notions concrètes. Vous allez voir, le plus bête, le plus concret, c'est aussi le plus drôle et surtout le plus efficace !
9. La mémoire et le lâcher prise
De quoi il s'agit ?
À nouveau un sujet invisible pour le cerveau et avec lequel on a tendant à être, pour soi-même, ultra exigeante !
Mais la mémoire et le lâcher prise, c'est comme le reste... Ça se travaille ! Et c'est un chemin. On n'est pas bon ou mauvais dans le sujet comme ça. Certains ont fait plus (parfois beaucoup plus c'est vrai) de chemin que nous, mais ça ne veut pas dire qu'on n'a pas le droit d'y aller. Personne ne l'a privatisé !
Pour cela, une seule solution : faire, faire, refaire, se lâcher la grappe, refaire, se tromper, faire, apprécier, danser. Bon c'est un peu caricaturale mais c'est vrai. Souvent, ce qui nous empêche de progresser sur le sujet, c'est l'auto-censure, l'auto-critique à la moindre erreur. C'est un vrai frein pour progresser car ça nous empêche d'accéder aux sensations et de développer cette mémoire. Mais à nouveau, c'est un chemin, c'est normal que le cérébral reprenne le dessus. Patience, persévérance et indulgence !
Le mini exercice
Alors là, j'en ai des tonnes à vous proposer ! Téléchargez Résonances ou Petite Douceur de Danse, les exercices de danse gratuits accessibles sur le site et c'est parti !
Et sinon, vous pouvez aussi vous amuser à prendre un PETIT bout d'une chorégraphie sur la chaîne YouTube. Si vous n'y arrivez vraiment pas et que c'est trop long, réduisez simplement la taille de l'extrait que vous voulez apprendre, il n'y a pas d'enjeu !
10. La capacité à prendre de la place
De quoi il s'agit ?
Bizarre ce titre, non ? En fait il s'agit d'oser danser grand. À nouveau, ça peut paraître idiot, mais c'est une vraie compétence qui se travaille. Toutes le sont, mais celle-là encore plus que les autres, c'est effectivement une compétence qui vient travailler autant le corps que la tête et la confiance en soi. C'est un vrai aller-retour entre les deux. Danser grand va vous donner confiance et inversment. Ce qui est bien c'est que du coup on peut le travailler dans le sens qui nous arrange !
Comment travailler ça ? En osant, peu à peu, danser plus grand. Et comme précédemment, on acceptant que les choses prennent du temps. Ce qui va vous aider, c'est aussi de vous focaliser sur les élans et les sensations et non sur la forme de vos mouvements (qu'on ne peut pas faire plus grande), de respirer, et d'arrêter de vous focaliser sur "à quoi je ressemble".
En danse, et encore plus en danse contemporaine, le seul mouvement moche, c'est celui qui n'est pas assumé. Une fois que ça, c'est dit, il n'y a plus qu'à danser ! Facile à dire, hein ! Courage, on y est tou.te.s passées. Ça peut être intimidant mais une fois qu'on a passé le cap, je vous le garantit, on ne fait plus jamais retour en arrière, c'est beaucoup trop agréable, grisant...
Le mini exercice
Deux façons de faire :
Soit vous mettez votre musique préférée et vous dansez le plus grand possible (attention aux meubles)
Soit vous reprenez l'extrait que vous avez appris dans le point précédent et vous le dansez le plus grand possible.
Attention, danser grand ne veut pas dire faire de grands gestes. Ça veut souligner le plus possible les élans, les dynamiques des mouvements. C'est faire un mouvement lent de manière hyper lente, un mouvement grand géant, un mouvement petit minuscule, un mouvement précis hyper net, un mouvement flou ultra flou, etc... Vous avez compris !
Alors, vous en aviez trouvé combien en regardant la vidéo ?
Envie de recevoir de vous (re)mettre à la danse ?